Voilà pourquoi l'initiative 99% est nécessaire
Un OUI à l’initiative 99 % signifie...
Plus de justice !
En Suisse, la richesse est créée par les 99 % de la population qui, chaque jour, travaillent dans des bureaux, des supermarchés ou des hôpitaux, et non par une poignée de super-riches qui laissent leur argent leur offrir des rendements massifs sans qu’ils n’aient besoin de travailler pour elles et eux. En imposant davantage les grands revenus du capital, nous rendrons l’argent aux personnes qui contribuent réellement à notre société.
Un service public fort et un allègement des impôts sur les salaires !
L’augmentation des loyers et des primes d’assurance-maladie dévore une part toujours plus grande du revenu des gens. L’initiative 99% réduit la charge pesant sur les salaires en diminuant les impôts de la classe moyenne et en renforçant le service public, notamment par le biais d’une augmentation des subsides pour les primes d’assurance-maladie, des investissements dans les crèches ou encore par le développement des transports publics.
Moins de crises sur le dos des 99 % !
Avec l’augmentation des inégalités de richesse, notre système économique menace d’engendrer sa propre perte. La concentration de la richesse entre les mains d’une petite minorité favorise les crises économiques, tandis que le pouvoir d’achat de l’ensemble de la population diminue. Ce sont les 99 % qui en souffrent, et aussi et surtout les petites et moyennes entreprises.
Un pas vers un avenir féministe !
En Suisse, les femmes effectuent toujours deux fois plus de travail non rémunéré que les hommes au sein du ménage et reçoivent un salaire inférieur pour le même travail. Dans notre pays, la pauvreté est avant tout féminine. L’initiative 99 % permet de développer le service public et de soulager les personnes aux bas revenus, ce qui profitera en particulier aux femmes.
Un renforcement de la démocratie !
L'inégalité sociale menace de déchirer notre société. Les super-riches achètent des groupes de presse entiers et influencent la politique par du lobbying et des campagnes électorales coûteuses, ce qui donne lieu à un rapport de force anti-démocartique jouant en défaveur des 99%. Notre initiative veut inverser cette tendance.

Les affirmations de nos adversaires

Le texte d'initiative
De quoi s’agit-il ?
En Suisse, les inégalités de richesse augmentent depuis des années. Le 1 % le plus riche de la population possède désormais plus de 43 % de la richesse totale. Cette évolution est en grande partie due aux revenus du capital, soit les dividendes, les bénéfices sur les actions, les gains en capitaux et les intérêts, grâce auxquels les plus riches se mettent chaque année des milliards dans les poches.
L’initiative 99 % veut enfin imposer plus équitablement ces revenus obtenus sans lever le petit doigt : les revenus du capital de plus de 100 000 francs suisses seront imposés une fois et demie de plus que les revenus du travail. Les 10 milliards de francs de recettes fiscales générés en plus devront soulager les personnes disposant de bas ou moyens revenus, par exemple en baissant leurs impôts ou en investissant dans les services publics.
Davantage de justice !
L’initiative 99 % amène plus de justice. Durant la crise du coronavirus, nous avons vu une fois de plus que ce sont les salarié·e·s, les 99 %, qui font vivre notre société. Ce sont les infirmière·ers, les caissière·ers, les logisticien·ne·s, les pharmacien·ne·s, les enseignant·e·s, les accompagnatrice·eurs d’enfants ou encore les scientifiques qui créent la richesse dans notre société, tandis que le 1 % le plus riche s’approprient les fruits de leur travail. Celles et ceux qui doivent travailler pour leur revenu devraient payer moins d’impôts sur celui-ci que les super-riches, qui vivent de revenus du capital chiffrés en milliards et sans même lever le petit doigt. Aujourd’hui déjà, le 1 % des personnes les plus riches possèdent plus de 43 % de la fortune totale en Suisse. Et au cours des sept dernières années, les 300 personnes les plus riches ont doublé leur fortune, passant de 352 milliards à 707 milliards de francs, un montant complètement inimaginable. À titre comparatif, une infirmière devrait travailler plus de 100’000 ans pour avoir la même fortune que des multimilliardaires comme Hansjörg Wyss ou Gianluigi Aponte – elle aurait donc dû commencer à travailler environ 40’000 ans avant la première émigration hors d’Afrique.
L’initiative 99% empêche les profiteuses et profiteurs de s’enrichir encore plus grâce aux revenus du capital alors que les revenus faibles et moyens subissent toujours plus de pressions et que 155’000 personnes en Suisse n’arrivent pas à vivre de leur salaire. Nous voulons mettre fin à cette injustice et redistribuer l’argent aux personnes qui ont effectivement travaillé pour le gagner.
Allègement des impôts sur les salaires et renforcement du service public
En Suisse, le système d’imposition et de taxation est globalement peu progressif et le pouvoir d’achat des personnes aux bas et moyens salaires stagne depuis 20 ans : elles travaillent énormément et ont toujours moins d’argent dans leur porte-monnaie à cause des loyers et des primes d’assurance-maladie. Le service public a également été massivement affaibli ces dernières années, en particulier dans les cantons – les prestations dans le domaine de la formation, des transports publics ainsi qu’au sein du système de santé ont été réduites de façon drastique. Ici aussi, les personnes qui paient la facture au final sont les 99 %, et plus récemment les infirmières·ers, qui ont porté toute la société à travers la pandémie de coronavirus malgré un système de santé en lambeaux à cause des coupes budgétaires à répétition.
Avec l’initiative 99 %, nous voulons changer cela : elle générera des recettes annuelles supplémentaires de 10 milliards de francs suisses pour la Confédération et les cantons, qui devront être utilisées pour alléger la charge pesant sur les travailleuses et travailleurs en réduisant les impôts sur les revenus faibles et moyens ou en développant le service public de manière ciblée. Plus précisément, avec l’initiative, nous pourrions :
● Développer les transports publics ou les rendre plus abordables, afin d’assurer une mobilité respectueuse du climat et abordable pour toutes et tous.
● Financer des crèches gratuites, afin que la Suisse puisse enfin progresser en matière d’égalité et soulager en premier lieu les femmes de la double charge de la garde des enfants et de l’activité professionnelle.
● Investir dans le système de santé et dans la réduction des primes d’assurance-maladie pour aider les familles et les personnes aux faibles revenus à faire face à l’un de leurs plus gros postes de dépenses.
● Financer les offres de formation continue, afin que les personnes travaillant dans des secteurs en déclin ou mauvais pour le climat aient des perspectives d’avenir.
Ainsi, nous pouvons faire en sorte que les personnes qui créent la richesse et la prospérité de notre société aient enfin plus d’argent dans leur porte-monnaie. Avec l’initiative 99 %, nous renforçons également l’AVS car les privilèges fiscaux pour les revenus du capital qui ont été imposés trop faiblement au cours des dernières années ont entraîné des pertes annuelles de 300 à 350 millions de francs pour l’AVS. Nous récupérons cet argent avec l’initiative 99 %, renforçant ainsi ainsi la partie la plus solidaire de notre système de retraite.
Protection contre les crises et l’instabilité économique
Lorsque les personnes super-riches reçoivent plus d’argent, elles l’utilisent souvent pour spéculer de manière improductive sur les marchés financiers, car elles ont plus d’argent que ce qui pourrait être dépensé pour des biens de consommation en une vie entière. En parallèle, les personnes à faibles et moyens revenus sont de plus en plus endettées, ce qui déstabilise l’économie et mène à des crises. Ces personnes à faibles et moyens revenus ont également de moins en moins d’argent à leur disposition en raison de la concentration croissante des richesses, ce qui affaiblit la demande en biens de consommation et nuit donc également aux entreprises qui les vendent.
Ce problème est reconnu depuis longtemps également au-delà des rangs de la gauche : en 2017, le Fonds monétaire international a dénoncé la diminution de l’imposition moyenne des revenus les plus élevés de 62 % à 35 % dans l’OCDE entre 1981 et 2015. L’organisation pourtant néolibérale propose donc une augmentation de la progression et une imposition plus lourde des plus hauts revenus. Pendant la pandémie de coronavirus, un grand nombre d’économistes, et même des super-riches, ont appelé à une augmentation des impôts pour les plus riches et les gagnant·e·s de la crise afin de renforcer l’économie et les services publics.
Cette prise de conscience s’est maintenant étendue au débat économique général : le système se divise à cause des inégalités, et les 99 % ainsi que les petites entreprises en souffrent directement.
L’initiative 99 % inverse cette tendance en redistribuant l’argent des super-riches dans le porte-monnaie des salarié·e·s.
Amélioration de la condition des femmes
Les femmes ne sont pas seulement moins bien payées, elles accomplissent également la majorité du travail non rémunéré – les mères qui s’occupent de leurs enfants, les filles qui prennent soin de parents malades, les femmes au foyer faisant la vaisselle « en vitesse » le soir. Sans ce travail, notre société s’effondrerait en un claquement de doigts.
Néanmoins, cette énorme quantité de travail n’est aujourd’hui guère valorisée, et les femmes doivent accepter de lourdes pertes économiques, car cette charge du travail de care les oblige à travailler à temps partiel. L’inégalité salariale prévalente et la proportion plus faible de travail rémunéré font qu’aujourd’hui, en Suisse, les femmes gagnent environ 108 milliards de francs de moins que les hommes, malgré une charge de travail identique. Cela correspond à un écart de revenu d’environ 25 000 francs par femme en Suisse. Il s’ensuit que les femmes sont surreprésentées dans les groupes disposant des revenus les plus faibles. Aujourd’hui, la pauvreté est féminine : correspondant à 8,5 %, le taux de pauvreté des femmes est nettement supérieur à celui des hommes (6,2 %).
Le combat de l’initiative 99 % contre les inégalités sociales est aussi un combat féministe pour corriger le déséquilibre des forces entre les sexes. Nous remettons le travail – même non rémunéré ! – au premier plan, allégeons la charge pesant sur les petits revenus et faisons peser une plus grande charge sur les revenus du capital. Les recettes supplémentaires permettraient par exemple de soutenir des structures d’accueil collectif de jour et d’autres établissements de garde d’enfants – et ainsi de soulager de façon tout à fait ciblée les femmes.
Renforcer la démocratie !
Dans une démocratie, toutes les personnes doivent avoir les mêmes droits et les mêmes opportunités politiques. L’inégalité criante des richesses en Suisse met ce principe en péril car un pouvoir financier démesuré est aussi un levier politique. Lorsque des super-riches comme Alfred Schindler et Christoph Blocher peuvent se permettre d’acheter des instituts universitaires ou des journaux, et ainsi manipuler le discours public dans le sens de leurs intérêts personnels, la démocratie est tout autant menacée que lorsque les partis bourgeois défendent une politique clientéliste en faveur des riches qui les financent. Nous voyons aussi l’influence excessive des riches dans le financement des élections et des votations, comme celle sur l’initiative 99 %, combattue par l’association « Swiss Family Business », dont le conseil d’administration voit en son sein même des milliardaires comme Magdalena Martullo-Blocher et Klaus Endress défendre leurs propres privilèges.
Nous nous trouvons aujourd’hui dans un cercle vicieux qui menace de diviser notre société : plus les richesses se concentrent, plus l’influence du 1 % le plus riche augmente. Cela leur permet d’influencer les conditions-cadre et les politiques pour qu’elles soient toujours plus en leur faveur et ainsi accumuler encore plus d’argent. Par exemple, la charge fiscale des plus riches a été systématiquement allégée ces dernières années, comme dans le cadre de la Réforme de l’imposition des entreprises II (RIE II) ou les réductions de l’impôt sur les successions, et les super-riches de l’étranger peuvent même acheter des permis de séjour. Les conséquences négatives de la politique en faveur du 1 % le plus riche menacent notre vivre-ensemble : lorsque les inégalités se creusent, le bien-être physique et psychologique des personnes diminue, et la criminalité et la violence augmentent.
En outre, en raison du grand déséquilibre des forces politiques, un nombre croissant de personnes perdent confiance dans la politique et renoncent à y participer.
Pour mettre fin à ces tendances néfastes, nous devons stopper la montée des inégalités sociales et redonner enfin le pouvoir aux 99 %.